Quelques dates dispersées sur la toile blanche raconte ce petit village de La Chapelle. À rebours ; un village, une commune, un boulevard. Cette histoire subjective, Marion Flament nous la restitue par la lumière. Elle raconte ce lieu qui n'existe plus pour témoigner, et qui s'immisce comme le souvenir flou d'un évènement qu'elle et nous aurions pu, un jour, traverser.

La procession profane débute sur le trottoir où sont couchés les paquets de cigarettes. Les pas finissent de résonner dans la chapelle habitée par des sculptures, vestiges. Des indices accumulés dans la matière de l'Histoire qui se confondent dans l'illusion d'accidents. La résurrection, ici, n'est pas celle que l'on croit.

Pour révéler l'âme du lieu, Marion Flament fait de la lumière son interprète. Malgré son caractère éphémère, elle fige des instants, instables. Un feu, un reflet, un rayon de soleil l'après-midi. Même dans le noir assoupi se réveille la couleur du jour. Ainsi, chaque oeuvre porte en elle un évènement et son atmosphère, par un procédé de fabrication naturel ou artificiel qui laisse l'empreinte du temps. Qui sait si les rayons sont de nature humaine ou divine, qui sait si le verre a été soufflé au passé ou au présent.

Anne Bourassé

Ensemble d'oeuvres réalisées en écho avec l'histoire et l'architecture de la galerie.

Techniques mixtes.

Même le jour brûle au printemps, commissariat Anne Bourassé, galerie Chapelle XIV, Paris.